Groupe Pilote 2022 – Québec

Deux témoignages des représentantes de l’Espagne, Idoia Martinez de Lahidalga et du Brésil, Veronica Muller.

 

Idoia Martinez de Lahidalga, Éducatrice de rue à IRSEARABA, Vitoria-Gasteiz – Pays Basque et représentante de DYNAMICA Espagne. 

Durant la semaine du 28 mai au 4 juin, IRSEARABA a participé à la rencontre internationale sur l’éducation de rue au Québec (Canada) dans le cadre de ses projets supra territoriaux et dans le cadre du Programme municipal d’éducation de rue.

16 pays – Tchad, Tunisie, Vietnam, Belgique, France, Portugal, Slovénie, Autriche, Haïti, Guatemala, USA, Brésil-  membres de Dynamo International, le réseau international des éducateurs·trices de rue, ont participé à cette rencontre qui a abordé des questions telles que les défis que nous avons en tant qu’équipes de rue dans les sociétés dans lesquelles nous nous trouvons, les méthodologies que nous utilisons pour intervenir, le besoin de liens sociaux, la pauvreté multidimensionnelle et les inégalités entre les pays. Ce furent 3 jours intenses et passionnants de longues heures de réflexion pour la création de discours communs et d’un plan d’action pour les 3 prochaines années.

Malheureusement, tous les pays du Réseau n’ont pas pu être représentés en raison des difficultés liées au covid et aux visas, c’est-à-dire avec la difficulté que les gens des pays du Sud ont à se rendre dans les pays du Nord, un écart d’inégalité qui subsiste aujourd’hui et qui est lié aux inégalités qui augmentent dans les populations vulnérables dans les pays aux systèmes de santé plus pauvres et dans les pays qui sont confrontés aux crises humanitaires existantes.

De même, au cours des deux derniers jours, nous avons participé à la rencontre du réseau d’éducateurs et éducatrices de rue de la province du Québec membres de l’ATTRueQ, qui, avec plus de 250 personnes, a réfléchi à la nécessité de se connecter à partir de l’éducation non formelle et de la relation socio-éducative dans les espaces de vie.

Les conclusions de la semaine ont été enrichissantes, nous sommes partis·ies de la prise de conscience que le monde change radicalement et que nous devons travailler ensemble, puisque nous sommes un collectif avec une identité très forte. Face aux formes systémiques et institutionnelles de violence, notre rôle est de les dénoncer collectivement, en créant des discours politiques communs.

De même, nous devons travailler avec les institutions, car la pluralité des perspectives est importante et parce que les équipes éducatives de rue sont, dans de nombreux cas, le lien entre les institutions, la société et la personne. En plus de pouvoir promouvoir la création d’espaces de participation avec les populations vulnérables et que leur voix soit entendue et prise en compte dans les domaines de prise de décision. Merci l’ATTRueQ pour l’accueil !

 

 

Veronica Muller, représentante du Brésil et co-coordinatrice de Dynamo Americas  

Il y a une conviction chez tous les éducateurs et éducatrices :  celui ou celle qui travaille avec des populations de la rue doit être très bien formé. La politique pour la population de la rue doit être un droit de tous·tes les citoyen·ne·s et non une politique de misère pour les pauvres. Je me souviens que la communauté des éducateurs·trices de rue est une ville immense, avec des préoccupations communes. Nous sommes attentifs·ives à tout ce qui se passe dans nos rues. Nous avons notre place dans la société et nous devons la préserver. Cet endroit est légitime. Il doit être reconnu comme tel. Notre travail consiste à nous réconcilier en disant : l’humanité est compliquée, tant que nous sommes ici, essayons de faire quelque chose pour le bien.

 

Je me suis battue pour obtenir mon visa. J’ai récupéré mon passeport 24 heures avant de prendre l’avion. Je savais que cela en valait la peine, mais cela a largement dépassé mes attentes.

 

J’ai réalisé que les québécois·es et brésilien·ne·s, nous avons en commun ceci : nous avons beaucoup souri et beaucoup ri. Mais vous, vous riez plus fort !