WEB DE RUE 2020
Merci à tous pour votre participation au Forum Digital International des Travailleur·euse·s Sociaux·ales de Rue

Le Forum International Digital des Travailleur·euse·s Sociaux·ales de Rue a permis de mieux cerner les dommages que la pandémie a causé sur les personnes précarisées. Lors de la conférence de presse clôturant cette semaine de débats, Edwin De Boevé, directeur de Dynamo International, a énoncé une série de recommandations produites par les membres du réseau et destinées aux pouvoirs publics.

Ce sont près de 800 personnes issues de 53 pays qui ont participé au Forum International Digital des Travailleur·euse·s Sociaux·ales de Rue, « Web de rue », pour raconter leurs expériences dans ce domaine et échanger leurs pratiques en ces temps troublés. Le constat principal est tristement familier : nous ne sommes pas tous égaux pour affronter la pandémie de COVID-19. En témoigne le récit d’une personne sans domicile fixe (SDF) qui, s’inquiétant de voir les magasins fermer et les rues se vider, apprit d’un travailleur social de rue, 15 jours après le début du confinement, l’existence de la pandémie.

La pandémie a mis en exergue les problématiques liées à la pauvreté, les exclusions et les discriminations. Partout la répression et surtout la stigmatisation des populations en situation de rue se sont accentuées. Dans cette crise, les jeunes de 18 à 25 ans sont particulièrement vulnérables. Les témoignages à ce sujet sont nombreux. Aux quatres coins du planisphère, le manque d’opportunités pour les jeunes générations est au mieux démoralisant lorsqu’il n’est pas mortifère. La santé mentale, sujet à tel point omniprésent lors du forum international, inquiète et alerte d’ailleurs grandement la communauté de travailleur·euse·s sociaux·ales de rue.

À ce sombre bilan, quelques effets positifs importants sont à souligner. Bien évidemment la solidarité entre citoyens, jeunes et moins jeunes, mais également la collaboration entre les autorités et les travailleur·euse·s sociaux·ales de rue, reconnus pour leur travail. Plusieurs villes, dès la première vague, ont rapidement pris les devants pour reloger les SDF. Cependant, nous nous questionnons légitimement sur la continuité dans le temps de ces actions. Qu’en sera-t-il après la crise ? Pouvons-nous espérer que la lutte contre le sans-abrisme ne sera plus négligée une fois la crise terminée ? « Lutter contre le sans-abrisme, comme le rappelle Edwin de Boevé, c’est à partir du moment où on peut offrir un logement durable, pas un lit d’urgence mais un logement durable et un accompagnement adéquat. »