Les enfants et les jeunes réclament plus de droits et luttent pour une Medellín meilleure

Manifeste créé par les enfants et les jeunes du projet Combocarte: projet éducatif pour un protagonisme plus important des enfants et des jeunes à Medellín.

Quels problèmes voyons-nous dans nos quartiers ?

Nous vivons dans une ville pleine d’injustices, où les droits des enfants et des jeunes sont bafoués. Il y a beaucoup d’insécurité dans nos rues, les filles et les jeunes femmes sont harcelées, les enfants sont maltraités, il n’y a pas beaucoup de possibilités de suivre des études et, à proximité des écoles, il y a souvent de la vente de drogues. Dans nos quartiers comme Manrique, Buenos Aires, Belén, Robledo, Santa Cruz, San Javier, San Benito, il y a beaucoup de violences, de meurtres et d’armes.

Il y a aussi de nombreux problèmes dus à notre pauvreté et le gouvernement ne fait rien. Dans les centres de santé, nous ne sommes jamais bien soignés car nous n’avons pas une bonne situation économique, nous les enfants devont travailler, en plus, aux Vénézuéliens qui sont dans nos rues, on ne les aide pas non plus, ni avec de la nourriture, ni pour un logement. Nous avons besoin d’égalité pour les personnes du pays voisin.

Il n’y a pas de ressources à consacrer aux animaux, ils subissent des injustices, sont maltraités alors qu’ils ne cherchent que de la nourriture et un abri, ils ne peuvent pas parler pour demander à manger ou un abri ; parfois les animaux sont assis à côté d’un restaurant et les gens commencent à les battre.

A cause d’une mauvaise gestion des ordures, les rues par où nous passons sont pleines de déchets ce qui provoque une situation d’hygiène très précaire.

Violence

La solution face à tant de problèmes de violence dans nos quartiers, c’est pour nous de jouer et de nous distraire. Nous proposons un accord entre les groupes armés, si la paix est si importante, pourquoi ne pas la conclure entre les groupes armés des quartiers ?

Nous attendons une solution à tant de corruption et d’avidité, qu’ils arrêtent d’être avare, non aux pots-de-vin, parce qu’ils affectent notre communauté, ce qui mènent à des conflits armés et met nos vies en danger.

À cause des groupes armés, nous ne pouvons plus utiliser les transports publics, ils nous intimident en disant : “ne sortez pas avant telle date ou telle heure”, c’est injuste de ne pas pouvoir sortir pour étudier ou travailler. C’est également injuste le recrutement forcé, lorsqu’ils emmènent des enfants et des jeunes ; par ces faits, ils vulnérabilisent le droit d’aller étudier, de jouer et de grandir en tant qu’enfants.

La guerre ne se résout pas avec la guerre. Comment allons-nous grandir dans cette société ? Œil pour œil et dent pour dent ?  NON ! Il faut donner à notre société le message de mettre fin à la violence.

Éducation

Dans le secteur de l’éducation, il n’y a presque pas de ressources, il y a de l’argent pour d’autres choses mais pas pour l’essentiel, par exemple, la Corporación Educativa Combos qui se bat depuis 27 ans pour les droits des enfants et des jeunes, a besoin de plus de ressources : ticket étudiant, repas complet et que ce ne soit pas à la Corporación Educativa Combos de devoir toujours nous donner tout cela : c’est pourquoi nous nous exprimons, parce que notre école nous permet de le faire.

Pour nous, la Corporación Educativa Combos est un espoir et nous fait voir que la paix existe et que rien n’est impossible, dans cette école ils nous éduquent mieux, ils nous écoutent, nous pouvons nous exprimer, ils nous donnent plus d’aides et c’est pourquoi il faut investir dans des écoles comme celles-ci ; pourquoi on ne nous laisse pas étudier dans les écoles que nous voulons,  ils ne le permettent pas à cause de notre âge, ils nous offrent d’étudier seulement un jour par semaine. Et les autres jours quoi ? Nous restons à regarder le plafond de nos maisons ?

C’est pourquoi nous proposons une éducation et des écoles différentes, où nous pouvons communiquer et nous exprimer, qui nous permettent non seulement d’apprendre les fondamentaux, mais aussi d’autres choses, par exemple connaître le passé de Medellin pour que des choses comme l’opération Orion ne se reproduisent plus. Aussi pour ne pas réagir avec colère, pour qu’on puisse parler de ce qui se passe dans nos familles, avoir une vie saine, et d’autres sujets qui nous permettent d’entrer à l’université publique.

Travail des enfants

Qu’allez-vous faire au sujet du travail des enfants ? Nous ne devrions pas travailler mais étudier, mais nous le faisons parce que dans nos maisons il y a beaucoup de besoins, et l’argent que nous avons est destiné à la nourriture, c’est pour ça que nous demandons des emplois pour nos familles.

Migration

Nous, enfants vénézuéliens, nous nous voyons refuser la possibilité de faire du sport à l’INDER parce que nous n’avons pas de papiers. Ils ne nous reçoivent pas non plus dans d’autres écoles parce que nous n’avons pas de papiers, ni dans les centres de santé. Ce n’est pas juste que cela se produise ; tant de frontières entre pays ne sont pas justes. Les frontières ne devraient pas exister.

L’exploitation sexuelle commerciale des enfants et des adolescents

L’exploitation sexuelle des enfants est une question très sensible : nos propositions pour mettre fin à cela est : avoir plus de justice et qu’elle soit vraiment appliquée. Quand nous sommes dans la rue et voyons des hommes qui accostent les petites filles, la police passe et ne se rend pas compte, la police devrait aller parler aux filles pour vérifier ce qui s’est passé. Les filles vénézuéliennes sont également harcelées aux parcs Berrio et Botero et cela nous fait particulièrement peur.

Le recrutement forcé d’enfants et d’adolescents

Nous, les enfants, sommes recrutés en raison de notre innocence, parce que nous ne discernons pas entre le bien et le mal, ils nous manipulent pour que nous fassions ce qu’ils nous demandent de faire et pour que nous restions dans les groupes armés.

Nous proposons :

  • Des ressources pour former nos familles. Tout commence à partir de nos maisons.
  • Rendre virales les informations sur les réseaux sociaux pour nous protéger.
  • Que le gouvernement promeuve des campagnes à la télévision et sur les réseaux sociaux. Si les familles ne peuvent pas, le gouvernement le peut, car c’est lui qui a les ressources pour le faire.
  • Les autorités devraient écouter les enfants et les jeunes et demander si nous faisons partie des groupes armés par notre propre volonté ou parce que nous y sommes forcés.

Nous voulons que le gouvernement cesse de penser à la guerre et nous permette de participer par le biais du pouvoir de la parole, afin de pouvoir exprimer ce que nous ressentons, dénoncer les violences et exiger que nos droits soient respectés.

Nous voulons que nos paroles ne restent pas dans le livre de l’oubli et qu’elles soient prises en compte, que nous ne soyons pas pointés du doigt et signalés comme voleurs, vendeurs de drogues, tueurs à gages, parce que nous ne le sommes pas, nous sommes des enfants et des jeunes qui ont beaucoup de rêves !

Nous savons que c’est difficile, mais pas impossible !

Les enfants et les jeunes réclament leurs droits et nous allons lutter pour une meilleure Medellín.

Elaboré par:

Jary Sepúlveda Bedoya
Daniel Cañas Guerra
Stefany del Moral Torres
Maria Isabel Sánchez Jaramillo
Luna Correa Hurtado
Deivid Stiven García Navarro
Jordy Aguilar Vanegas
Mariuska Carolina Villamizar Aguirre
Yhon Jaider González Arango
Juan José Galeano
Maria Camila Gutiérrez Serna