2022
Consolider la synergie entre travailleurs sociaux et travailleuses sociales de rue belges et roumain·e·s
La Fondation Parada est membre du Réseau International et assure la coordination de la plateforme des TSR roumains dont l’action est de renforcer les capacités professionnelles des TSR au bénéfice des populations en situations de rue et de sensibiliser sur la reconnaissance du travail social de rue comme métier essentiel face à l’impact des crises.
Ces missions sont consolidées grâce au financement de la COCOF pour des projets de soutien direct à un acteur de première ligne et des projets de coopération internationale pour l’échange de pratique entre TSR roumains et belges. Ce financement permet à DISWN de renforcer les actions de la Fondation Parada, acteur de première ligne travaillant avec des populations fortement impactées par les inégalités sociales, ayant peu d’accès aux droits fondamentaux, en situation d’extrême précarité et vulnérabilité.
Projet soutien direct à un acteur de première ligne – 2022
En 2022, les TSR roumains ont dû faire face à de nouveaux défis, provoqués par la guerre déroulée aux portes de la Roumanie, en Ukraine, et par l’arrivée massive des réfugiés ukrainiens. Plus de 2.5 millions d’Ukrainiens ont ainsi franchi les frontières de la Roumanie depuis le début du conflit, près de 100 mille s’établissant dans le pays. Des populations souvent fragiles, manquant des ressources, des mères avec enfants, des personnes âgées, des mineurs isolés non accompagnés, des personnes handicapées. Face à cela, les TSR de la plateforme roumaine se sont retrouvés dans les premières lignes. Barrière linguistique, besoins multiples, urgence, réaction tardive et insuffisante des pouvoirs publics, absence de formations, à tout cela les TSR roumains se sont vu confrontés d’emblée, sans pouvoir pour autant oublier leurs publics habituels. Les effets conjugués de la crise du Covid-19 et de la crise des réfugiés ukrainiens ont mis à rude épreuve une profession confrontée à un manque chronique de ressources et de reconnaissance. Les TSR roumains ont été obligés d’innover et de se réinventer.
Parada a organisé 3 rencontres entre les TSR roumains membres de la plateforme nationale et des acteurs sociaux et autorités locales, portant sur des thématiques spécifiques.
Participants : Direction générale d’assistance publique et de protection des enfants pour les 6 secteurs de Bucarest, Save the Children, Samu Social Roumanie, L’association Pe Stop, ARAS, FONSS, CARITAS, You-Hub.
Les échanges lors des trois ateliers ont porté sur : la situation de jeunes arrivés à la fin de leur période d’institutionnalisation, la situation des familles qui squattent à Bucarest (une frange de plus en plus nombreuse), tout comme la situation des jeunes consommateurs en situation de rue (un phénomène en hausse constante). Les ateliers ont par ailleurs occasionné des rencontres avec certains responsables de ces questions des autorités locales. Le dernier atelier s’est quant à lui concentré sur la crise des réfugiés ukrainiens, sur la manière dont elle a été abordée en Roumanie, donnant lieu à une réflexion sur la place et le rôle des TSR dans ce nouvel contexte, et sur les défis à venir. Un compte-rendu a été rédigé à l’issue de chaque atelier, le dernier donnant lieu à un rapport exhaustif sur la situation de l’accueil des réfugiés ukrainiens en Roumanie et sur les défis attendus, du point de vue des opérateurs sociaux de terrain.
A la suite des échanges, il est apparu important de pérenniser les rencontres entre TSR, les professionnels de l’assistance sociale publique, et les ONG, qui auront lieu tous les trois mois et à chaque fois que cela sera nécessaire, pour évaluer l’évolution des situations sur les terrains, échanger les pratiques, partager les expériences, communiquer et mieux se connaître.
Projet de coopération internationale pour l’échange de pratique entre TSR roumains et belges 2022
DISWN a pu favoriser le renforcement des capacités de TSR grâce au financement de ce projet par la COCOF.
Mission en Belgique : le directeur de Parada et 1 TSR roumaine à Bruxelles
Visites de terrain et échanges de pratique avec des services et associations actifs dans l’accueil et l’accompagnement de réfugiés ukrainiens ; des populations ROM ; des usagers de drogues ; des victimes de la traite des êtres humain ; le Samu Social Belgique ; Croix Rouge de Belgique ; Médecins du Monde ; Le Foyer ; Rom en Rom ; DUNE et le Clip ; ECPAT et PAG-ASA.
Le directeur de Parada souligne « … avoir apprécié la mission et relève avoir pu observer des pratiques d’accueil et d’accompagnement des réfugiés très pertinentes, notamment lors de la maraude avec le Samu Social. Certains éléments pourront être intégrés dans notre approche en Roumanie. »
La TSR roumaine souligne « … les contacts noués nous seront utiles comme avec PAG-ASA qui nous a convié à suivre leurs formations… Il s’agit de voir les bonnes pratiques d’ailleurs, l’importance des échanges, du savoir partagé… ».
Etat des lieux, évolution de la situation des réfugiés en Roumanie, et l’intervention Parada
Mission en Roumanie : 2 TSR belges de Dynamo International et de Dynamo AMO à Bucarest
Visites de terrain et échanges de pratique avec des travailleurs·euses sociaux de divers secteurs : Fondation PARADA – participation à une activité de cirque social avec des jeunes de la rue et maraude dans plusieurs quartiers; Bébé Bucaresti ; ARAS – Association Roumaine Anti Sida et son centre de jour réduction des risques pour toxicomanes (Arena et Titan); CARUSEL service mobile de réduction des risques, soins pour toxicomanes et visite du Centre de jour pour l’hébergement de réfugiés ukrainiens ; SAS d’attente pour réfugiés ukrainiennes à la gare du nord de Bucarest ; tournée de quartier habité par une communauté ROM.
Les TSR soulignent « Cet échange a insufflé un regain de motivation dans ma pratique et une connaissance plus approfondie de la culture du public roumain que je rencontre à Bruxelles et aussi une meilleure connaissance des autres types d’usagers présents en rue. » « Le TSR de Parada nous prouve qu’il n’y a pas d’âge pour faire du TSR il faut de la passion pour son métier. » « C’est important de voir d’autres réalités en termes de travail de rue, cela motive et on se rend compte que ce mode d’action est pratiqué partout dans le monde et qu’il porte ses fruits. »
Les rencontres entre TSR tant au niveau national que bilatéral ont un véritable impact sur les pratiques professionnelles réciproques et renforce la reconnaissance du travail de rue comme métier essentiel au bénéfice des populations en situation d’exclusion sociale. Les travailleurs roumains et belges sont vraiment contents d’avoir bénéficié de ce soutien financier et sont très satisfaits de la qualité des échanges de pratiques entre pairs. Elle et ils relèvent que la diversité des acteurs sociaux rencontrés et les échanges d’expériences diverses sont un enrichissement tant professionnel qu’humain.